Il y a un peu plus de six mois, JA+FDSEA terminaient le Pacte de bon voisinage, visant à développer des outils d’animation afin d’informer les riverains sur les enjeux et le métier d’agriculteur, tout cela avec l’appui des EPCI, des maires, des maires ruraux, du conseil départemental, et de bon nombre d’organisations professionnelles agricoles.
La chambre d’agriculture lançait également la “charte de bon voisinage”, mauvais copié-collé de notre pacte, n’ayant absolument aucune valeur juridique et se retrouvant bien loin du document demandé aux chambres d’agriculture par le gouvernement…
Assurer la sécurité juridique des exploitations agricoles et réduire les impacts de cette nouvelle loi sont les deux objectifs de JA+FDSEA. Pour Jacques Chapolard, président de la FDSEA 47, « certaines organisations agricoles resteront opposées, et ne voudront pas de cette charte. Ce n’est pas grave. Nous défendons les intérêts de la profession agricole et de tous les agriculteurs du Lot-et-Garonne. »
En l’absence de projet de charte, les agriculteurs doivent respecter les distances de sécurité de 5, 10 ou 20 mètres selon les productions et les produits. « Avec une charte, les agriculteurs qui disposent d’une version (soit papier, soit dématérialisé) peuvent réduire les distances de sécurité pour la majorité des produits à 3 ou 5 mètres sous conditions d’utiliser du matériel antidérive adapté », souligne le président de la FDSEA 47.
Syndicalisme de solutions
« Il est aujourd’hui primordial que les agriculteurs soient informés des dernières réglementations en vigueur afin de ne pas être “piégé” par un riverain mal attentionné, poursuit Jacques Chapolard. Cette charte ne rajoute rien à la législation, elle montre simplement la bonne volonté des agriculteurs en ne reprenant la loi, que la loi, rien que la loi. Notre objectif n’est pas de rajouter des contraintes ». Les Jeunes Agriculteurs se sont joints au projet. Pour Jean-Charles Rossi, vice-président de JA 47, il est nécessaire de mettre en place cette charte, qui plus est dans le contexte actuel. « Les associations écologistes sortent des guides à tout va afin de, selon eux, “sensibiliser” les riverains de parcelles agricoles. En vérité, c’est surtout pour les inciter à porter plainte et entamer une procédure juridique ». Pour le représentant des Jeunes Agriculteurs, le syndicalisme responsable du département doit prendre les choses en main et agir de façon à sécuriser les exploitations. « Quand demain un riverain portera plainte, et que le tribunal lui donnera raison, aller manifester devant le palais de justice ne sera pas suffisant. L’agriculteur concerné pliera boutique, et les associations écologistes redoubleront d’efforts. Le sujet des produits phytopharmaceutiques déchaîne les passions depuis plus de 4 ans, et il est bien trop important pour faire la forte tête et penser qu’on peut encore et toujours faire ce qu’on veut où on veut. »