Il fait beau, les oiseaux chantent, le soleil brille, les blés mûrissent, les maïs et les tournesols poussent tranquillement au gré des pluies, la grêle est un peu tombée (les canons anti-grêle sont-ils en panne ??), les orages nous ont malgré tout épargnés pour le moment… Les OP annoncent des rendements exceptionnels en fruits notamment… bref, tout pourrait aller bien…
Tout, sauf :
- que la fraise a connu une année difficile avec entre autres des prix trop bas et des problèmes de recrutement de main d’œuvre,
- que l’élevage duraquois déjà bien mal en point doit faire face à une perte d’ICHN et un classement du territoire en zones vulnérables,
- que la filière pruneaux d’Agen est à l’arrêt à cause d’histoire d’Hommes et de pouvoir
- que les bobos écolos bien penseurs poursuivent et intensifient leur dénigrement envers notre profession et franchissement toutes les limites en s’introduisant dans des élevages sans aucune autorisation… violation de propriété, non-respect des règles élémentaires de biosécurité, …
Nous sommes au mois de juin et, comme tous les ans, les sujets du bac philo sont inspirés de notre cher département lot-et-garonnais… Je n’ai pas pour objectif de vous démontrer ici les bienfaits de la réflexion philosophique, mais les parallèles entre la situation agricole du département et les questions posées aux élèves de terminale, toutes filières confondues, sont flagrants. Au programme cette année : reconnaître ses devoirs est-ce renoncer à sa liberté ? La pluralité des cultures fait elle obstacle à l’unité ? Le travail (ou le pouvoir) divise-t-il les hommes ? La morale est-elle la meilleure des politiques ?
Ces questions, et plus particulièrement la dernière, l’ensemble des responsables agricoles de ce département devrait se les poser… Encore faudrait-il connaître les sens des mots devoirs, unité et morale me direz-vous… Bref, de mon point de vue, la politique doit servir l’intérêt général et non une somme d’intérêts personnels. Voyez-vous où je veux en venir ? La politique menée par la Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne est bien à l’inverse de cela et ne sert malheureusement plus aucun intérêt général…
Vouloir reprendre le MIN, le BIP (après avoir déconstruit la filière prunes pendant 10 ans), afficher une volonté de remplacer la Blonde d’Aquitaine par des races anciennes pour sauver l’élevage lot-et-garonnais tout en osant proposer des audits à plus de 1 500 € aux éleveurs sortants des zones défavorisées, … en voyant ces volontés affichées fièrement dans tous les journaux, lunettes sur la tête et micro en main, je ne peux que me demander si tout cela sert réellement les intérêts des agriculteurs lot-et-garonnais où ne sert qu’à étancher la soif de pouvoir d’un seul homme… je vous laisse répondre de vous-même à cette question, tout en espérant que l’avenir me donnera tort.
En tous cas, pour moi, oui la morale est la meilleure des politiques car c’est en respectant la morale et les Hommes que l’on défendra les intérêts généraux et que nous bâtirons un véritable projet agricole pour notre département…
Edito Jean-Charles ROSSI, Vice-Président JA 47