Agriculture de conservation des sols

11 octobre 2018
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En cultures annuelles, le glyphosate est principalement utilisé dans la gestion des intercultures comme le montre ce graphique. De plus en plus de couverts sont mis en place, jouant un rôle de limitations de pollutions diffuses, de fixation de l’azote, de limitation de l’érosion, de stockage de carbone

 

Un outil pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux.

A l’occasion d’un colloque organisé par l’APAD (Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable), le 21 septembre, les participants ont évoqué les bénéfices apportés par l’agriculture de conservation des sols, bien qu’ils aient aussi appelé à ne pas opposer les modèles de production. Ils ont également mentionné le glyphosate.

Le 21 septembre, c’est devant un public varié, composé de chercheurs, de techniciens, de représentants des agences de l’eau et d’agriculteurs, que l’APAD,  Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable (voir encadré), a animé un colloque sur l’agriculture de conservation des sols (A.C.S) dans les locaux  du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Jean-Pierre Sarthou, chercheur à l’INRA de Toulouse, a brièvement retracé l’histoire de l’A.C.S. Elle est née aux États-Unis dans les années 1930 suite au Dust-Bowl dans le Middle West américain. Il s’agit du nom donné à une région à cheval sur l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, touchée dans les années 1930 par la sécheresse et une série de tempêtes de poussière. Les conséquences parfois dramatiques de ce phénomène sont d’ailleurs retracées dans le livre « Les raisins de la colère ». Pour le chercheur, il s’agissait de la conséquence du travail intensif du sol dans les grandes plaines cultivées de cette région, il a mentionné que des « Dust-Bowl », existaient actuellement au Brésil, en Argentine, en Syrie… Les agriculteurs de cette région ont par la suite décidé de limiter les travaux sur le sol. L’A.C.S s’appuie donc sur 3 piliers ; l’arrêt du travail du sol (arrêt du labour et de « toute perturbation mécanique du sol »), la couverture permanente avec des couverts végétaux et la diversité des espèces cultivées. Afin d’illustrer l’intérêt de cette technique, Benoît Lavier, agriculteur et président de l’APAD, a montré à l’assemblée une photo du sol de chez lui, un sol « grumeleux avec des vers de terre ». Benoit Lavier a décidé de pratiquer l’A.C.S suite à une prise de conscience « j’ai réalisé qu’il était indispensable de conserver la vie des sols ». Il convient que ce n’est pas un système parfait et qu’il n’est pas toujours évident à mettre en place, « il s’agit d’un système à part entière, les évolutions à mettre en place prennent du temps ». Il appelle cependant à ne pas opposer les modèles de production.

Glyphosate : distorsion entre temps politique et temps agricole

Pour Oliver Allain, vice-président de la région Bretagne et coordinateur des États généraux de l’alimentation, l’A.C.S peut répondre aux nouveaux enjeux qui touchent l’agriculture et aux demandes sociétales. Il a aussi souligné que les acteurs promouvant cette technique avaient un rôle à jouer dans la programmation de la future PAC, il leur a conseillé de porter des propositions pour promouvoir des MAEC simplifiées et rémunératrices. Jean-Pierre Sarthou a évoqué les bénéfices apportés par l’A.C.S. Il avance donc qu’elle permet de diminuer les émissions de Gaz à effet de serre (GES) en permettant un meilleur stockage du
carbone dans les sols, mais aussi en évitant son déstockage par la limitation du travail du sol. De plus, il estime qu’en raison de la diminution du nombre d’opérations culturales, les émissions de GES diminuent parfois jusqu’à 60 % par rapport à un système classique. Les orateurs n’ont pu éviter l’épineuse question du glyphosate. Benoit Lavier a donc rappelé que si son utilisation n’est pas systématique en A.C.S il est difficile de faire systématiquement l’impasse. « Nous ne défendons pas le glyphosate, mais l’A.C.S », a affirmé le président de l’APAD. Il a cependant dénoncé un emballement médiatique sur ce sujet. Un
débat dans lequel il estime que « la science est inaudible ». « Nous ne sommes pas scientifiques, mais nous nous basons sur des résultats d’études, notamment celles de l’Anses qui disent que le glyphosate n’est pas dangereux », s’est agacé Benoît Lavier. Il indique toutefois que les agriculteurs pratiquant l’A.C.S ne restaient pas les bras croisés et essayaient de trouver des solutions. « Cette recherche de solutions est longue, le temps politique n’est pas le temps agricole, nous n’aurons pas toutes les solutions dans trois ans », signale-t-il.

Légende du tableau : Evolution de la part des surfaces avec un couvert semé (culture intermédiaire ou dérobée) en fonction de la culture suivante (1994 - 2011). Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 1994, 2001, 2006, 2011

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