Canicule, sécheresse et stockage de l’eau

30 août 2018
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Contrer la sécheresse grâce aux retenues d’eau

Début août, 49 départements étaient concernés par un arrêté de restriction d’eau : 16 en "crise", 11 en "alerte renforcée", 17 en "alerte" et 5 en "vigilance". L’irrigation n’a pas été interdite dans tous ces départements mais les mesures sont différentes.

Les arrêtés de « crise » inter­disent tous les prélèvements d’eau non-prioritaires, y compris les pré­lèvements à des fins agricoles. Le niveau d’alerte « renforcée » oblige à réduire les prélèvements à des fins agricoles supérieures ou égales à 50 %, la limitation est plus forte pour les prélèvements d’arrosage des jardins, espaces, verts, golf… le niveau « alerte » interdit les pré­lèvements à usages agricoles infé­rieurs à 50 %. Le niveau de « vigi­lance » quant à lui n’a pas de consé­quence sur les prélèvements à des fins agricoles. Au sein d’un même département, il peut y avoir diffé­rents niveaux de restriction. Quand on regarde dans le Tarn, il apparaît comme étant en « crise » sur une carte représentant les restrictions agrégées mais si on regarde le dé­tail des zones soumises à ces res­trictions, seule une petite partie du département est concernée. « Les restrictions d’eau à des fins agri­coles ne concernent que 0,7 % des irrigants du département et seu­lement 1 % du territoire », précise Pierre Vincent, co-président de la commission environnement de la FRSEA Occitanie. « Nous nous sommes battus contre cette carte trop généraliste qui alimente les peurs des agriculteurs et des autres utilisateurs ». « Je sors de la réunion hebdomadaire du comité de gestion de l’eau avec des représentants de l’état, des pompiers, du conseil dé­partemental, et tout le monde étaient sereins, nos stockages d’eau sont presque tous pleins et l’humidité des sols est pour le moment assez élevée. Il n’y a donc pas de tension sur l’utilisation de l’eau dans le dé­partement ». Ainsi, seulement une soixantaine d’agriculteurs doivent restreindre leur utilisation d’eau dans le département. Ces produc­teurs, soumis à des restrictions en­viron deux ans sur trois, ont adapté leurs productions. Ils privilégient, par exemple, les cultures d’hiver. « Quand ils ont un terrain adapté, ils créent des petits bassins colli­naires pour retenir l’eau de pluie ».

 

 

« Ne pas avoir peur de stocker de l’eau »

 

 

Il note également que les agricul­teurs concernés sont situés sur des bassins-versants qui ne possèdent pas d’ouvrage de retenue d’eau en amont. « Il est difficile de mettre en place de nouvelles réserves d’eau. Sur le Tescou, un cours d’eau du dé­partement, on parle d’un bassin de stockage depuis 1975 et personne n’a le courage de le faire. On n’ar­rive pas à concrétiser les projets et je ne suis pas très optimiste pour la suite. À chaque fois, les ouvrages sont bloqués, car il manque un pa­pier, une étude… », s’insurge Pierre Vincent. Cette réalité est la même sur tout le territoire. Ainsi, dans les Landes, le dernier ouvrage date de 2005, il s’agit du lac du Gabas qui permet le stockage de 20 millions de md’eau, dont 10 sont utilisés par les irrigants. Si Jean-Luc Capes, 2vice-président de la Fdsea 40, ap­précie qu’il y ait « des ouvrages de stockage opérationnels » « limitant les restrictions », il dénonce « les contraintes administratives et envi­ronnementales qui créent de la su­renchère et empêchent l’aboutisse­ment des projets ». « Il ne faut pas avoir peur de stocker de l’eau ». Sur le bassin de l’Adour et de la Garonne, il pleut tous les ans entre 80 et 93 milliards de md’eau, dont 33 milliards d’eau efficace. « Toutes activités confondues, nous utilisons 2,1 milliards de m3 par an en moyenne, il y a un déficit de 280 millions de m3, ce n’est pour­tant pas compliqué à stocker et cela ne représente rien compa­ré à la pluviométrie, mais tous les projets avortent, c’est l’iner­tie totale », dénonce le 2vice-pré­sident. Pierre Vincent et Jean-Luc Capes soulignent tous deux que le stockage de l’eau n’est pas seule­ment un enjeu agricole, mais un enjeu pour le futur de tous les uti­lisateurs des territoires pour faire face aux conditions climatiques de plus en plus aléatoires. « Regardez cette année la pluviométrie a été importante et en août nous man­quons d’eau, pour tous les utilisa­teurs et nous n’avons pas assez de moyens pour la stocker, c’est dé­solant », conclut Jean-Luc Capes.

 

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