Par Christiane Lambert, Présidente FNSEA
La décision d’un jury populaire américain condamnant la firme Monsanto à indemniser un jardinier professionnel a eu une résonance mondiale. « Le procès Monsanto » était né.
Était-ce la première fois qu’un géant de l’agrochimie se voyait condamné pour manque d’information auprès des utilisateurs de ses produits, affectant leur santé ? Non. Mais l’occasion était trop belle pour relancer une nouvelle vague politico-médiatique contre les pesticides d’autant que cette affaire concerne le plus décrié d’entre eux : le glyphosate.
Pendant quelques jours, la déferlante de caricatures a de nouveau cloué au pilori les produits phytosanitaires et avec eux les agriculteurs, les obligeant à désamorcer les mines soigneusement posées par les va-t-en-guerre professionnels du buzz médiatique et de la lutte contre l’agriculture « productiviste ».
Ce n’est pas une décision historique, il y a des précédents. Pas de nouveauté scientifique par contre sur le produit incriminé, mais une sanction pour insuffisance d’informations n’incitant pas les utilisateurs à se protéger lors des pulvérisations.
Une nouvelle fois, le tsunami médiatique qui a viré à l’hystérie et à la surenchère politique, a mis dans l’ombre les efforts entrepris par les agriculteurs pour réduire leur utilisation de pesticides. Au vu des réactions sur ce sujet, il est à craindre que cet épisode ne crispe encore davantage le débat plutôt qu’il n’aide à trouver un compromis acceptable.
Alors que 40 partenaires de la profession agricole se sont engagés collectivement dans un « Contrat de solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes », nous devons redire avec force que la « transformation » de notre modèle ne se fera pas contre les agriculteurs mais avec eux !
OEuvrons pour que le temps médiatique s’accorde avec le temps scientifique pour trouver des solutions.
OEuvrons enfin pour que le temps politique accompagne les transformations à hauteur des besoins et des rythmes des agriculteurs.