Le 19 septembre dernier, la commission environnement de la FNSEA s’est réunie pour aborder plusieurs sujets d’actualité. Directives nitrates, produits phytosanitaires, cartographie des cours d’eau, Bernard Layre, responsable de la commission, président de la FDSEA 64 et secrétaire général de la FNSEA NA revient sur les différents sujets évoqués
Bernard Layre, le glyphosate fait actuellement la une des journaux. Est-ce un sujet que vous avez abordé lors de la commission ?
Oui bien sûr. C’est un sujet sensible mais il ne faut pas oublier que les agriculteurs sont formés pour utiliser correctement les produits phytosanitaires. Aujourd’hui, cette molécule nous permet des pratiques culturales simplifiées avec des doses et sur des surfaces réduites. Seuls 15 à 20 % de la surface agricole nationale est ainsi traitée. L’interdiction du glyphosate et de produits phytosanitaires en général sans qu’il y ait de solution alternative n’est pas possible. Demande-t-on à l’être humain d’arrêter tous ces médicaments. Tant que des solutions ne sont pas proposées, ne risquons pas la santé des consommateurs. Il ne faut pas non plus qu’il y ait confusion entre un produit technique et l’industrie qui le produit. L’ensemble des FDSEA de Nouvelle-Aquitaine s’est mobilisé pour interpeller les parlementaires à ce sujet.
Où en est la directive Nitrates et le plan d’action à l’échelle Nouvelle Aquitaine ?
Pour replacer les choses dans leur contexte, il faut se rappeler que la région dépend de deux bassins : Loire-Bretagne et Adour-Garonne. En 2012, à la sortie du nouveau zonage et du programme national, plusieurs départements ont posé des recours devant le tribunal administratif. Un des arrêtés a été cassé, l’autre non. Entre temps, un nouveau zonage a été établi en 2015, contre lequel la FNSEA s’est aussi mobilisée. Aujourd’hui, les pouvoirs publics veulent faire passer un nouveau plan d’actions alors que le futur plan d’action national est en réflexion pour une mise en oeuvre courant 2018. On met la charrue avant les boeufs, c’est absurde ! On ne va pas établir un programme qu’il faudra refaire dans sept mois ! C’est la position que nous défendons auprès du Préfet. D’ici au prochain programme, nous demandons l’arrêt des contrôles et des mesures allégées car il existe de nombreuses impasses agronomiques sur le territoire. Nous voulons de l’équité entre les régions et le retour à deux périodes d’épandage. Une phase de concertation va être lancée prochainement. Nous espérons pouvoir repartir d’une feuille blanche et ne pas devoir s’appuyer sur la loi de biodiversité et son principe de non-régression. Les agriculteurs ne sont pas les seuls responsables de la présence des nitrates, il ne faut pas l’oublier.
Quels sont les autres sujets qui vous mobilisent ?
Concernant les phytosanitaires, un autre sujet nous préoccupe : le dispositif Phytoplainte. Il permet à tout un chacun qui serait incommodé par un épandage de produits phytosanitaires de « dénoncer » celui-ci, sans justification quelconque. Dans le contexte actuel, encourager la délation n’est pas une bonne idée. Cela occasionnerait des tensions et c’est pour cela que nous avons demandé le retrait du dispositif au Préfet. Par ailleurs nous avons demandé à faire partie du conseil d’administration de l’Agence Régionale de la Biodiversité. Nous avons enfin abordé la question de la cartographie des cours d’eau. Si la définition d’un cours d’eau proposée par la FNSEA a été retenue, notamment dans la loi sur la biodiversité, les applications diffèrent selon les départements. Nous demandons une harmonisation sur les zones de non-traitement notamment.