Le Salon International de l’Agriculture ( SIA ), qui ouvrira ses portes le 25 février à Paris, mettra en avant la passion et l’ambition du secteur agricole français. Un message positif important malgré la crise, pour montrer aux politiques qui viendront sans doute en nombre que l’agriculture française innove et a de l’avenir.
« Il faut balayer l’idée d’une rupture entre l’agriculture et la société car aujourd’hui, les agriculteurs portent des enjeux forts : alimentaires, sanitaires, préservation des terres, etc. », a souligné le sociologue François Purseigle lors de la conférence de présentation du prochain Salon International de l’agriculture ( SIA ). Et si les agriculteurs occupent en nombre une place en recul dans la société, « la profession est toujours autant structurée », ajoute-t-il. Une structuration nécessaire pour faire face aux défis actuels. L’année a été dure pour quasiment toutes les filières, rappelle Jean-Luc Poulain, président du SIA. « On est beaucoup plus exposés au marché mondial, avec des charges qui ne sont pas mondiales, et un prix qui, hélas, l’est », ajoute-t-il. Face à ces difficultés, le « modèle familial » à la française est challengé, entre la difficulté de trouver un repreneur dans le cadre de la famille, les achats de foncier par des investisseurs, mais aussi la difficulté, pour un chef d’exploitation, de gérer à la fois les aspects techniques et les aspects organisationnels dans le contexte actuel, explique François Purseigle.
Une agriculture qui se transforme
Pour le sociologue, l’agriculture se transforme, et il va falloir répondre au besoin croissant de conseil et de formation. Avec un atout : « aujourd’hui, l’agriculture attire, ce n’est plus un métier subi ». Une force que résume d’ailleurs le thème du salon : « l’agriculture : une passion, des ambitions ». Ce message positif aura donc pleinement sa place au SIA 2017, avec par exemple le Forum de l’emploi, mais aussi un focus sur l’ambition « numérique », un levier de compétitivité important pour l’agriculture ( agriculture de précision, réduction de la pénibilité, services en lignes, etc. ). Comme l’an dernier, les startups agricoles se retrouveront sur le stand de la Ferme digitale, avec six membres de plus qu’en 2016. A noter que pour 30 000 visiteurs qui viennent chercher des informations, des clients, de nouveaux produits,… le salon est avant tout un évènement professionnel. Cette année, l’évènement risque surtout d’être très prisé par les politiques, à l’approche de l’élection présidentielle. Si le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll semble vouloir n’y porter qu’un oeil distant, il a néanmoins défendu sa vision : « il n’y a pas que les charges environnementales ou sociales à réguler, il y a aussi les charges opérationnelles. Nous devons mettre le moins de capital possible pour avoir une meilleure compétitivité et miser sur l’espace, car on a de la place en France contrairement à nos concurrents que l’on dit compétitifs, ainsi que sur le climat. C’était ça, ma stratégie, et ça doit rester une stratégie pour la France, j’en suis persuadé ». Son successeur aura quoiqu’il en soit du travail pour soutenir le secteur et la diversité de ses ambitions.