A l’issue d’une rencontre avec les représentants des filières avicoles le jeudi 19 janvier, le ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll, a précisé les différentes mesures décidées en accord avec la profession afin d’éradiquer le virus hautement pathogène h5n8 qui sévit dans les élevages. Le calendrier des indemnisations a été présenté, programmant les premiers versements dès mars prochain.
Le calendrier des indemnisations liées à la gestion de l’épizootie d’influenza aviaire a été exposé par le ministre Stéphane le Foll le jeudi 19 janvier au sortir d’une réunion avec les professionnels des filières touchées ( volailles et palmipèdes ). S’agissant de l’année 2016, 70 % des indemnisations ont d’ores et déjà été versées aux éleveurs concernés, les 30 % restants « liés à de l’argent européen », seront versés après constat des pertes réelles. Pour ce faire, une circulaire sera transmise à tous les préfets le lundi 23 janvier, afin de mettre en route ces évaluations terrains. Ce montant relatif à la première crise, sera versé d’ici le mois d’avril, assure Stéphane le Foll. Concernant la deuxième crise d’influenza aviaire, les premières aides seront prodiguées début mars et s’évalueront sur la même base forfaitaire que l’an dernier. Le calcul de celle-ci dépend du poids et de l’âge de l’animal. « L’année dernière, le forfait tournait autour de 8 à 10 euros par canard. Il s’agissait alors d’animaux quasiment finis. Mais cette année, ils n’auront pas le même poids », prévient Catherine Geslain Lanéelle, directrice de la direction générale de la performance économique au ministère de l’Agriculture. Une fois l’opération de calculs terminée, les éleveurs pourront bénéficier de prêts relais auprès des banques à des taux d’intérêts pris en charge par les collectivités. Près d’1 million de canards dans les foyers détectés et 800 000 de plus dans les zones de prévention sont concernés. « Il y en a bien plus que l’an dernier car à l’époque on avait anticipé en appliquant un vide sanitaire », analyse Stéphane le Foll. Ce dispositif a porté ses fruits selon lui, car le virus de l’année dernière n’a dès lors plus été dépisté. L’abattage préventif en cours ne se fait pas « de gaieté de coeur » souligne le ministre, « mais c’est la condition pour éviter que d’autres éleveurs soit touchés ». Le ministère estime à plusieurs dizaines de millions d’euros le montant des aides à octroyer. La profession rappelle avoir créé, il y a un an, une section avicole au sein du fmse, le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental. Dans la foulée, ces organisations viennent de décider « dans un esprit de solidarité, d’une cotisation exceptionnelle importante qui sera versée par tous les aviculteurs de france ». *Pour plus d’informations sur les mesures à respecter, deux liens web : http://agriculture.Gouv.Fr/ h5n8-les-mesures-de-gestion.
Le transport mis en cause
Les enquêtes épidémiologiques ont démontré que le transport est largement responsable de la crise. La maitrise de l’hygiène est fondamentale. A ce niveau, des progrès restent à faire », évoque Loïc Evain, directeur adjoint de l’alimentation et chef des services vétérinaires au MAAF. Bien désinfecter et laver les camions figurent parmi les principales obligations*. « La biosécurité s’applique par un audit diligenté pour vérifier les élevages, les transporteurs et les prestataires [ … ] dans le but d’élever le niveau sanitaire », développe le ministre. « Nous devons appliquer de la biosécurité. Nous avons identifié des failles comme lorsqu’il y a des mouvements d’animaux par exemple. Il faudrait les rapprocher pour diminuer leurs déplacements », renseigne Christophe Barrailh, président du Cifog ( Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras ). Pour autant, ce dernier insiste sur la volonté de la profession de conserver des élevages en plein air. Autre point de faiblesse diagnostiqué, la trop lente réactivité entre la découverte des symptômes, l’alerte et la prise de décision. « Ces mesures sont fortes mais elles sont nécessaires, indispensables et devront être appliquées de manière scrupuleuse », affirme Christophe Barrailh. L’ensemble des mesures de biosécurité vont continuer d’être approfondis, indique le ministère, et déboucheront sur un « accord cadre » dont l’engagement se fera sur plusieurs années.