Missionnée après les révélations sur le mauvais traitement des animaux dans certains abattoirs, la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux dans les abattoirs français a présenté son rapport le 20 septembre. Pour mettre fin aux dysfonctionnements, les parlementaires avancent 65 propositions pour améliorer les contrôles, la formation, les pratiques et les équipements.
Le ministre de l’Agriculture a annoncé que l’expérimentation des contrôles vidéo dans les abattoirs serait mise en place en 2017. Après avoir reçu le 12 octobre le président et le rapporteur de la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, Olivier Falorni et Jean-Yves Caullet, Stéphane le Foll souhaite mettre en oeuvre rapidement un certain nombre d’actions, et notamment instaurer une instance de suivi de ces sujets au sein du Conseil national de l’alimentation, déclinée au niveau local au sein des comités locaux abattoirs mis en place dans le cadre de la réglementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement. Le ministère de l’Agriculture a diffusé un bilan de suivi des audits réalisés en avril 2016 dans les abattoirs : parmi les 87 mises en demeure, 53 sont closes et 34 sont toujours en cours. Concernant les 5 % de chaînes d’abattage où des défauts de conformité majeurs avaient été signalés, soit 13 établissements, la situation est résolue pour 9 sites, 2 chaînes n’ont pas repris l’activité, et 2 établissements ne sont toujours pas en conformité et des mesures transitoires y ont été mises en place, en attendant les mesures pérennes qui sont en cours de réalisation. Depuis avril, 2 nouveaux arrêts d’activités ont été demandés, et 6 mises en demeure ont été effectuées.
Améliorer l’abattage rituel
« Les fondements mêmes des pratiques d’abattage rituel sont aujourd’hui les mêmes que ceux qui font notre réglementation : sanitaire, bien-être animal… » rappelle Jean- Yves Caullet. Les députés estiment qu’il est possible de faire évoluer les pratiques d’abattage des cultes musulman et juif, qui bénéficient aujourd’hui d’une dérogation évitant l’étourdissement préalable à la mise à mort pour garantir un animal vivant au moment de la saignée. Le rapport propose de préciser cette dérogation en indiquant que deux alternatives sont possibles : l’étourdissement post-jugulation, ou l’étourdissement réversible. Cette dernière possibilité, qui permet d’étourdir l’animal sans que cela ne soit définitif au cas où la saignée n’aurait finalement pas lieu, est largement pratiquée sur les ovins dans certains pays comme la Nouvelle-Zélande, mais reste techniquement difficile pour les bovins. Cependant, « des moyens techniques sont expérimentés aujourd’hui », précise Jean-Yves Caullet.