Au tour des acteurs du secteur des viandes d’exprimer leur exaspération. Pour dénoncer des prix inférieurs à leurs coûts de production, les éleveurs allaitants, à travers la Fédération Nationale Bovine ( FNB ), mènent depuis début septembre plusieurs opérations coup de poing chez le distributeur Carrefour.
Après plusieurs semaines de discussions en vain avec la direction du groupe Carrefour, les éleveurs ont décidé de durcir le ton en ce début septembre, montant plusieurs opérations coup de poing chez le distributeur, leader sur le marché viande au niveau national. « Cette action s’inscrit dans une action globale. On est au bout d’un système qui veut du toujours moins cher au détriment de la qualité », dénonce Pierre Vaugarny, secrétaire général de la ( FNB ) présent dans un magasin Carrefour de Paris le 7 septembre. A l’instar de leurs confrères laitiers, les éleveurs de la filière bovine demandent à être rémunérés à hauteur de leurs coûts de production. « Aujourd’hui, pour nos produits coeur de gamme, Carrefour nous paie aux alentours de 3,60-3,70 euros le kilo alors que nos coûts de production sont égaux à 4,50 euros », précise un éleveur. « L’exemple de Système U nous prouve que c’est possible, en augmentant de quelques centimes seulement le prix au consommateur », fait remarquer un autre producteur. Pour rappel, Système U s’est engagé, en accord avec la FNB, à revaloriser les races à viande de l’ordre d’un euro par kilo, en tenant compte de l’évolution des coûts de production. « On est en train de parler d’une revalorisation équivalente à 400-500 euros par animal. Ce n’est pas une plaisanterie », souligne Pierre Vaugarny. Les éleveurs se disent déterminés à la mise en place de nouvelles relations commerciales qui incluraient, comme nouvelle base, leurs coûts de production.
Valoriser les races à viande
Les éleveurs français dénoncent la confusion. « Dans les étalages, les prix ne font pas la différence entre la viande provenant d’une vache laitière de celle d’une race à viande ». Les représentants de la FNB font le voeu qu’un jour l’offre viande soit différenciée en fonction des races proposées. Beaucoup d’éleveurs présents lors de ce meeting ont également exprimé leur souhait de connaître la destinée de leurs animaux. « Aujourd’hui, je ne sais pas où ils vont. C’est quand même un comble ! ». Par ce biais, tous avouent rechercher davantage de considération et de motivation dans leur travail. Venu apporter son soutien au mouvement, Jéremy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs fait le même constat, « Ça nous semblait important que JA et FNSEA soutiennent cette action, dans la lignée de Lactalis. Ils ne jouent pas le jeu car ils ne prennent pas en compte la problématique des éleveurs ».