La MSA a lancé le 16 février son nouveau plan santé pour la période 2016 à 2020.
Il vise à réduire le nombre d’accidents du travail grâce à des actions de formation
et de sensibilisation sur six facteurs de risque clairement identifiés.
« Nous lançons un nouveau plan pour réduire encore les accidents et les maladies professionnelles », a déclaré Pascal Cormery, le président de la MSA en présentant le nouveau plan Santé-sécurité au travail pour la période 2016-2020. Conçu pour tous les travailleurs agricoles ( salariés et non-salariés ) par les experts des services Santé-sécurité au travail de la MSA, ce plan fixe les grandes priorités en la matière pour les cinq ans qui viennent sur lesquels l’organisme compte obtenir des résultats concrets.
Premier axe de travail, le risque animal qui concentre 56 % des accidents de travail des exploitants agricoles notamment en élevage bovin ( lait et viande ), mais également dans le secteur équin où l’on constate un nombre très important d’accidents du travail. La MSA qui a déjà conclu des partenariats avec l’Institut de l’Elevage va les poursuivre en mettant en place des actions de formation sur la manipulation et la contention des bovins et l’utilisation de chiens de troupeau. Au menu également l’amélioration de la connaissance du comportement des animaux pour mieux les gérer. Dans le secteur du cheval, où les accidents sont assez fréquents, davantage qu’en sylviculture et en exploitations du bois, l’accent sera mis sur l’enseignement aux métiers du cheval et à la diffusion de documents de prévention dans le milieu professionnel.
Deuxième axe, l’exposition au risque chimique dont on parle beaucoup et pour lequel la MSA estime que 25 % des salariés ont été exposés au moins une fois à un produit phytosanitaire sur les douze derniers mois et que 10 % l’ont été à des produits cancérogènes et mutagènes comme les gaz d’échappement diesel, les huiles minérales ou les poussières de bois. Certes le nombre d’accidents de travail est relativement faible ( 1 % ), mais il existe un effet différé dans le temps entre l’exposition et l’apparition de la maladie, souligne la MSA. Pour les exploitants et les salariés, la priorité est donnée aux formations certiphyto sur les précautions d’emploi et le mode opératoire des produits.
Troubles musculosquelettiques
Troisième axe, le risque machine lié à l’utilisation d’équipement agricole ( tracteur, machines automotrices, tronçonneuse, taille-haie, sécateur ). Il représente 17 % des accidents de travail chez les actifs, mais génère plus de 30 % des décès et plus spécialement les chutes de hauteur responsables à elles seules de 10 % des accidents mortels. Dans ce domaine, la MSA contribue aux travaux de réglementation et de normalisation, en particulier sur les équipements à risque, en lien avec l’Irstea, ainsi qu’à des actions de formation communication, notamment vis-à-vis de jeunes sur les risques de renversement du tracteur, par exemple, et sur les mesures de prévention.
Parmi les autres risques sur lesquels la MSA a décidé de travailler figurent les troubles musculosquelettiques ( TMS ) qui sont en nombre les premières maladies professionnelles reconnues en agriculture. Assez fréquents dans la viticulture, le traitement de la viande, les cultures spécialisées et l’élevage bovin, les TMS ont des répercussions très lourdes tant sur le plan financier qu’humain, mettant souvent en difficulté le fonctionnement des entreprises et exploitations agricoles. L’action de la MSA vise ici les employeurs et les exploitants agricoles pour trouver des pistes d’amélioration dans l’organisation du travail.
Derniers axes de travail enfin, les risques psychosociaux et l’employabilité. Les premiers relèvent de pressions psychologiques au travail, qui peuvent provoquer des comportements addictifs, des dépressions, voire mener au suicide. Sans parler des conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise : absentéisme, accidents du travail, baisse de la concentration et de la productivité. Les seconds sont à mettre en lien avec le vieillissement de la population, l’allongement de la durée du travail et donc une inadaptation aux tâches à réaliser. Ici c’est la problématique du maintien au travail qui doit être prise en compte.