Suite à la réunion du 19 janvier à la Préfecture, Sébastien Blard a tenu à témoigner de
sa situation auprès de Madame le Préfet. Un cas concret pour illustrer la situation dans
laquelle vont se trouver de nombreux éleveurs de palmipèdes.
« Je suis gaveur de canards sur la commune de Sainte Gemme Martaillac, installé en EARL avec mon
épouse. C’est notre seule production et nous travaillons en filière intégrée avec Palmigord Terres du Sud.
La marge brute 2015 par canard du groupement est de 3,45 € ( prime cage collective inclus ).
Habituellement nous faisons 21 lots par an. Le vide sanitaire imposé nous fait perdre entre 9 et 10 lots.
Prenons en exemple notre exploitation : nous élevons 1 680 canards / lot.
1 680 x 10 lots x 3,45 € = 57 960 € de manque à gagner.
Une exploitation comme la notre a des charges mensuelles qui ne peuvent pas être évitées. Ces charges sont
environ de 1 000 € ( assurances bâtiments et matériels, abonnement, frais de gestion, taxe foncière, taxe adar…… ),
sans compter les prélèvements MSA. En effet la MSA ne prévoit aujourd’hui aucun report ni soutien, mais
seulement la mise en place d’un échéancier. Donc, si nous ajoutons aux charges fixes les cotisations MSA, soit
1 600 € / mois, nous obtenons des charges professionnelles de 2 600 € mensuels. Nous avons évidemment
comme tous les ménages des charges personnelles ( maison, assurances, mutuelle, nourriture, cantine des enfants …. ).
Pour les éleveurs de canards, la marge brute du groupement est de 2,10 €. Suite aux mesures annoncées,
les volumes seront diminués d’environ 40 % pour 2016.
Par ailleurs, certaines exploitations se sont diversifiées et ont aujourd’hui à la fois des ateliers de poulets
et canards. Nous entendons parler d’un arrêté qui, pour ces éleveurs diversifiés, imposerait un vide sanitaire
à la fois sur les bâtiments de canards, mais aussi sur les bâtiments de poulets. Double peine pour ces éleveurs !
Les conséquences financières n’en seront qu’encore plus lourdes.
Suite à ces constats nous demandons une prise en charge d’au moins 60 % de notre Marge Brute. Notre
avenir dépend de l’aide financière qui nous sera accordée.
Suite aux mises aux normes très coûteuses, nos trésoreries sont pour la plupart très basses. Les différents arrêtés
qui seront pris sont peut-être nécessaires, mais nous vous demandons de bien prendre en compte les conséquences
financières d’une part, mais également morales et psychologiques. Nous voulons vivre de notre métier ! »